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- La bastide - ville occitane ici ou maison provençale là -
nécessite d'aller à la définition du mot pour mieux
comprendre qu'il puisse y avoir un même mot pour deux réalités
différentes.
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- Concernant "Bastide", Ethymologiquement, le mot
"bastida" - bastit, bastia - possède, à l'origine, un sens
très large : construction récente ou en
cours, de quelque importance. C'est par la suite que le mot prend deux
significations différentes.
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- Dans le Sud-Ouest, le terme de
"Bastide" prend dès le 13° siècle le sens de : "ville
neuve, peuplement nouveau ("nova
bastida", "nova populatio")".
- La
bastide se distingue alors de : "villa",
"castrum", "sauveterre", "salvetat",
"castelnau", "villeneuve" d'origines différentes,
souvent antérieures. Encore que les contemporains du phénomène des bastides ne
se montrent pas pointilleux sur le mot utilisé.
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- En Provence, le mot
"Bastide" connaît
une autre signification, récemment vulgarisée, en désignant des "demeures
campagnardes, complément des hôtels urbains. Résidences
secondaires, au centre d'une exploitation agricole de rapport".
- Ces
"bastides provençales" apparues au 16° siècle ont vu leur
plein épanouissement aux 17° et 18° siècles.
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- La Bastide classique est celle du XVIII° siècle. C'est : d'abord une
propriété rurale de rendement avec ferme et maison de maître ; la
maison comprend le plus souvent deux étages sur rez de chaussée avec façade
au midi ornée d'un cadran solaire, les murs en poudingue, conglomérat sédimentaire
formé de galets, et non pas en calcaire trop dur, et en pierre de taille,
le tout ayant 0,70 cm. d'épaisseur à la base et 0,45 au 2ème étage,
afin d'être protégé contre le froid et l'humidité de l'hiver et de la
chaleur de l'été. Parfois une terrasse servait de Belvédère. La porte
d'entrée à double battant se trouvait au milieu de la façade parfis
avec un perron de quelques marches. Enfin cette façade était crépie.
Ensuite une maison dans laquelle le rez-de-chaussée au plafond très élevé
avec poutres apparentes ouvrait sur un vaste vestibule dans lequel donnait
le salon de réception t la salle à manger. La décoration est simple :
une cheminée de marbre, un carrelage de mallons noirs et blancs.
L'escalier menant aux chambres est recouvert de tomettes d'Aubagne et il
surplombe les cuisines et leurs dépendances. Les chambres s'étirent le
long d'un corridor. Le logement du " Mégié " ou fermier
comportait un cellier et l'habitation au premier avec une grande cuisine où
trônait la " pile " et le " potager ", ainsi qu'une
chambre. La bâtisse se complétait d'une écurie, d'un hangar, d'un
grenier etc…
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- - "Bastides, villes nouvelles du
moyen-âge" de A. Lauret, R. Malebranche, G. Séraphin - Editions
Milan 1992
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